Expositions commerciales et identités coloniales dans les villes portuaires françaises
Bordeaux, Nantes, Le Havre, Rochefort, Cherbourg, Nice, Rouen ou encore Marseille, ont ouvert, dès la seconde moitié du XIXe siècle, leurs concours agricoles, industriels et artistiques aux colonies françaises. L'organisation de ces manifestations populaires apparaît pour ces villes portuaires comme un moyen d'afficher à grande échelle leurs particularités et leurs savoir-faire tout en revendiquant une appartenance nationale.
Enjeux politiques et enjeux symboliques s'entrecroisent pour créer une véritable concurrence identitaire, basée sur une guerre des images et des mots, particulièrement entre Bordeaux et Marseille qui, sous la IIIe République, revendiqueront tour à tour, par le spectaculaire de leurs expositions et par la spécificité coloniale de leurs musées et de leurs enseignements universitaires, leurs titres de villes coloniales de France.
Trade exhibitions and colonial identity in the French port cities
Bordeaux, Nantes, Le Havre, Rochefort, Cherbourg, Nice, Rouen and Marseille, from the second half of the nineteenth century, opened their agricultural, industrial and artistic competitions to the French colonies. For these port cities, the organisation of these popular events was perceived as a means of displaying their particularities and expertise on a large scale, whilst reinforcing their national identity.
Political and symbolic issues intersected to create a true competitive identity, based on a war of images and words, especially between Bordeaux and Marseille, in the IIIrd Republic, when the two took it in turns to vaunt their titles of colonial cities in France through spectacular exhibitions and the colonial specificity of their museums and university courses.
Christelle Lozère, maitre de conférences en histoire de l'art, EA. 929 AIHP-GEODE