Résumé
Cette communication propose de se concentrer sur une musique populaire grecque, créée pendant la première moitié du XXe siècle, le rebetiko, son matériel sonore et poétique, ses conditions de création et sa réception, pour approcher les représentations et les imaginaires qu'ils dévoilent. Largement diffusé encore aujourd'hui, aux fortes influences orientales, le rebetiko véhicule des images passées du port et des figures qui le peuplent. Le rebetiko est souvent divisé aujourd'hui en trois styles : piréote, smyrniote et celui de l'après-guerre, nommé souvent laiko (populaire).
Dans la musique, mais aussi à travers sa réception de l'entre-deux-guerres jusqu'aujourd'hui, une série d'images concernant Smyrne et le Pirée apparait. Critiqué et censuré dans les années 1930, valorisé et redevenu à la mode après les années 1970, le rebetiko participe à la reconfiguration du passé et véhicule tant des images sur le soi, que sur l'autre et l'ailleurs. Smyrne, la ville perdue, sera associée au cosmopolitisme, alors que le Pirée, devenu le principal port de Grèce au début du XXe siècle, sera lié à l'image des bas-fonds.
Abstract
This paper concentrates on a Greek popular music created during the first half of the 20th century, the Rebetiko, its sound and poetic material, its conditions of creation and reception, in order to approach the representations and imaginaries they unveil. Still largely diffused nowadays, with marked oriental influences, Rebetiko conveys past images of port cities and the figures that populate them. Rebetiko is often divided today in three styles: Pireotiko, Smyrneiko and the one after the war, called Laiko (popular).
Into this music, but also through its reception from the inter war era to nowadays, several images of Smyrna and the Piraeus appear. Criticised and censured in the 1930s, valorised and revived after the 1970s, Rebetiko participates in the reconfiguration of the past and conveys images of the Self, but also of the Other and Elsewhere. Smyrna, the lost city, will be associated to cosmopolitanism, while Piraeus, becoming the principal port of Greece in the beginning of the 20th century, will be associated to the image of the bas-fonds.