Jusqu'à l'éruption de la montagne Pelée, Fort-de-France n'est considérée que comme la seconde ville de la Martinique après Saint-Pierre. Les voyageurs s'attardent très peu à la décrire. C'est avec le XXe siècle que Fort-de-France apparaît de manière plus détaillée dans les descriptions de la colonie. L'analyse des ouvrages publiés dans le cadre des expositions coloniales de 1900, de 1925 et de 1931 fait ressortir trois périodes dans la fabrique de l'image de Fort-de-France. La première se situe à la fin du XIXe siècle, l'image de la ville n'y est pas valorisée, les politiques s'investissent davantage dans la construction du port et du bassin de radoub pour attirer les compagnies de commerce. La deuxième concerne les deux premières décennies du XXe siècle qui font suite à l'éruption du 8 mai 1902 érigeant Fort-de-France en capitale sans rivale ; elle tient alors le premier rôle dans les ouvrages documentant la colonie. Enfin la troisième période correspondant aux années 1920 est charnière dans l'histoire de la représentation de la ville en ce que les politiques conçoivent les potentialités touristiques que pourrait générer la Compagnie générale Transatlantique dont l'agence est à Fort-de-France depuis 1862. Les politiques soignent alors l'image de la ville à travers l'embellissement de la voierie et s'attachent à la promotion de l'hygiénisme, de la prophylaxie et du modernisme.

Until the eruption of the Mount Pelée, Fort –de-France was only considered as the second city of Martinique after Saint Pierre. The travelers linger little to describe it. It is with the twentieth century that Fort-de-France appears in a way more detailed in the descriptions of the colony. The analysis of the works published within the framework of the colonial exhibitions of 1900, 1925 and 1931 highlighted three periods in the factory of Fort-de-France's image. The first one is placed has the end of twenty-first century, when the image of the city is not valued there, the politics put a lot more into the construction of the harbour and the dry dock to attract the companies of trade. The second period concerns the first two decades of the twentieth century, which follow upon the eruption of eight in May, 1902 setting up Fort-de-France as capital without rival. It holds then the leading part in the works documenting the colony. Finally the third period corresponding to 1920s is a watershed in the representation's history of the city in the fact that the politics conceive the tourist potentialities that the Transatlantic General Company could generate, the agency of which is has Fort-de-France since 1862. The politics look then after the image of the city through the embellishment of the public road network and become attached to the promotion of the hygienist, the disease prevention and the modernism.