Palermo and Messina: two Sicilian port towns in the eighteenth century / Palerme et Messine : deux villes portuaires siciliennes au XVIIIe siècle
Salvatore Bottari  1@  
1 : Università di Messina  (Unime)  -  Site web
Piazza Pugliatti, 1 - 98122 Messina -  Italie

In the eighteenth century, travel literature became a very popular genre, as a result of the fashion of the Grand Tour across Europe. In such an age characterized by interest for archeological sites, passion for naturalistic phenomena and enthusiasm for picturesque landscapes, Sicily became a very fashionable destination. Sometimes, travelers looked at Sicily with inquiring eyes and some of their accounts abound with remarks concerning society and economy but, at the same time, journeys were also emotional experiences. In fact, many travelers described their tours from a sentimental point of view. For example, this emerges from some travelers' comments on the social and economic life in Messina and Palermo, the two most important port cities in Sicily. As a consequence, historians are warned to treat travel literature as a socio-economic source with a measure of caution. Analyzing Patrick Brydone's, Jean Marie Roland de la Platière's, Wolfgang Goethe's and Johann Hermann von Riedsel's accounts of their journeys to Sicily, this paper aims at separating the socio-economic data from the rhetorical construction, and understanding whether or when it is possible to bridge the gaps of history through these authors' narratives.

La littérature de voyage devint au XVIIIe siècle un genre très populaire, dans le sillage de la mode du Grand Tour en Europe. Au cours de ces années marquées par un nouvel intérêt pour les sites archéologiques, par la passion pour les phénomènes naturels et par l'enthousiasme pour les paysages pittoresques, la Sicile devint une destination très à la mode. Les voyageurs étrangers regardèrent parfois la Sicile d'un œil scientifique et l'on trouve dans certains de leurs écrits des observations sur la société et sur l'économie ; mais ces voyages étaient quand même aussi pour eux une expérience personnelle. Nombre de ces voyageurs décrivirent donc leurs voyages d'un point de vue sentimental. La représentation aprioriste d'une Sicile immobile et ‘en dehors de l'Histoire' provient justement de la littérature de voyage. Cela est illustré, par exemple, par les observations de certains voyageurs sur la vie sociale et économique de Messine et de Palerme, les deux principales villes portuaires de la Sicile. Les historiens de l'économie et de la société doivent par conséquent être très prudents dans leur usage de la littérature de voyage comme source historique. Par l'analyse des comptes rendus des voyage en Sicile de Patrick Brydone, Jean Marie Roland de la Platière, Wolfgang Goethe et Johann Hermann von Riedsel, et de ceux d'autres écrivains de cette époque, cette communication aspire à séparer les données socio-économiques de la construction rhétorique et à comprendre si et quand il est possible de combler les lacunes des connaissances historiques à travers les écrits de ces auteurs.

 


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